dimanche 28 décembre 2014

Des milliards de tapis de cheveux

 
 
 
 
 
Un joyau se tapit derrière cette couverture !
 
 
 
   Hésseffe ? Bizneffe ? Lire de la science-fiction ? Cela peut rapidement dérouter, voire agacer, ne serait-ce que par cette science frelatée que de nombreux auteurs emploient pour napper leur histoires plus ou moins divertissantes. Einstein le remarquait déjà : leur culture scientifique est toute relative. On ne peut les blâmer vu la vitesse à laquelle les découvertes s'enchaînent... et s'accumulent dans une immensité qu'aujourd'hui plus aucun scientifique n'est capable d'assimiler dans sa totalité. Comment nos humbles écrivains pourraient-ils se tenir au courant, ne serait-ce que superficiellement, de toutes les dernières avancées de la Science et, en même temps, produire le travail nécessaire à l'écriture de leurs romans ?
 
 
 
 
Cache-cache sur la lune ?Non : bal masqué sur Andromède !
 
 
 
   Mais sapristi, le Temps : n'importe quelle fable de hésseffe conçoit le temps à peu près comme Newton le concevait, lui et tous les pontes de son époque. En héseffe, le temps coule de manière uniforme dans tout l'univers, et il existe même une horloge universelle, le temps de référence : le temps de notre bonne vieille pourriture de Terre ! Oui Msieurs-dames ! Et qu'on te chronologise tout en jours standards terrestres, et qu'on te chronomètre tout en heures standardisées de notre bonne vieille Terre crevée... Pourtant ça fait donc pas un demi-siècle qu'Einstein a mourru ? C'est donc si difficile de comprendre que le temps d'un événement ne se déroule pas identiquement en tout point de l'univers ? C'est-à-dire, pour bien me faire comprendre, que le sprint d'un alien sur galopinèse VI se déroulera en "autant de temps" que trois générations de maçons mettront à construire une cathédrale sur la Terre, bin voilà, et tant pis pour quiqui n'a rien compris. La science-fiction, ce n'est pas de la fiction scientifique, voilà tout. Alors qu'est-ce que la hésseffe, sinon du bon gros conte de fées ? Simplement, le décor n'est plus le chateau de cristal, les carrosses dorés, les bottes de sept lieues, et les crinolines des magiciennes. Le décor, c'est une mosaïque de vaisseaux spatiaux, de boucliers corporels nucléaires, d'ascenseur à téléportation et de robots à dix verges au service de la Présidente...
 
 
 
 
Un conte de fées ? Non, de la science-fiction !
 
 
 
   Et c'est-y pas tout ! L'histoire se déroule toujours dans un univers qui a les dimensions de la terre ! Vous me direz que, mais, ya des milliers de planètes dans l'histoire... Des planètes ? Elles se décrivent toujours en quelques phrases plus élémentaires que pour décrire un pays ! D'ailleurs dans de nombreux bouqins de hésseffe, on demande toujours : "Quelle heure est-il sur ta planète ? Le soleil s'est-il levé sur ta planète ? " N'est ce pas idiot ? Ce sont des planètes plates qui tournent sur elles-mêmes ? Et vu les descriptions de ces planètes en hésseffe, on s'étonne : sur leur surface théoriquement gigantesque, on ne trouve qu'un seul type de paysage, une seule culture, une seule langue, un seul peuple, un seul gouvernement ! Ces planètes sont plus simplistes qu'un petit département, voire qu'un canton ! Mais cessons là la liste des aberrations de la hésseffe.
 
 
 
   Cessons là ? J'ai encore quelques résidus entre les dents, je crache et c'est fini, promis, juré : c'est juste pour légender l'image jolie qui suit, en répétant ce qui précède ce qui précède. La hésseffe, en général, c'est plutôt conte de fées dans un combo-décor : un patchwork d'éléments vaguement réalistes mais furieusement technologiques.
 
 
 
 
Un patchwork ? Non, de la science, Môssieur !
 
 
 
   J'ai l'air de rager ? Parce que je rage pas ! Le conte de fées sur fond techno-bourrin, ça me va ! Et dans ce genre, je viens d'être émerveillé par ce très beau livre : Des milliards de tapis de cheveux. L'auteur m'a envouté par ses dons de poète, de conteur et de créateur. Qui ? Andreas Eschbach. Et  sachant qu'il s'agit de son premier roman, je suis aussi impressionné par la maîtrise du bonhomme !  Alors qu'on y retrouve pas mal de pêchés mignons propres aux romanciers de hésseffe, je m'en fous : ce conte de fées est très réussi. A l'année prochaine, mes ouailles !
 
 
 
 
T'as la classe, Andreas !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 26 décembre 2014

Sècheresse et volupté




   Une lecture sèche, dans tous les sens du mal. Œuvrette en chantier, frises et falbalas en construction. Patience, elle prendra fin comme les autres, cette vie.












samedi 13 décembre 2014

Christique Infarctus

 
 
 
   Voilà ce que Google Traducteur imagine, après être passé d'idiome en idiome comme dans un roman de Jesus K. Dick, pour translater mon simple et vulgaire... "Coup de Cœur de Noël" ! Etonnant, non ?
 
 
 
 
 
   Alors quoi, bondieudisdonc ?! C'est pas de l'art vivant ou de la triperie qui tue, ça ? Ya de la régalade à volonté sur le site qu'y-a qu'à cliquer : KLIK sur MWA !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

samedi 22 novembre 2014

Contrepoèterie et autres gombrodises




   Je reste dans la veine witoldienne, comme une humeur vitriolesque, imbibant le Net international de tout le verbe des Enfers... ou presque. Et aujourd'hui, qu'est-ce que ce sera ? Une petite contrepoèterie des familles que j'ai bien rigolé. Voilà :
 
 
Le miroir pense donc je le suis
 
 
 
Contre la poésie
 
 
 
« Presque personne n'aime les vers, et le monde des vers est fictif et faux. » Tel est le thème de cet article. Il paraîtra sans doute désespérément infantile, mais j'avoue que les vers me déplaisent et même qu'ils m'ennuient un peu. Non que je sois ignorant des choses de l'art et que la sensibilité poétique me fasse défaut. Lorsque la poésie apparaît mêlée à d'autres éléments, plus crus et plus prosaïques, comme les drames de Shakespeare, les livres de Dostoïevski, de Pascal ou tout simplement dans le crépuscule quotidien, je frissonne comme n'importe quel mortel. Ce que ma nature supporte difficilement, c'est l'extrait pharmaceutique et épuré qu'on appelle "poésie pure" surtout lorsqu'elle est en vers. Leur chant monotone me fatigue, le rythme et la rime m'endorment, une certaine "pauvreté dans la noblesse" m'étonne (roses, amour, nuits, lys) et je soupçonne parfois tout ce mode d'expression et tout le groupe musical social qui l'utilise d'avoir quelque part un défaut.
Moi-même, au début, je pensais que cette antipathie était due à une déficience particulière de ma "sensibilité poétique", mais je prends de moins en moins au sérieux les formules qui abusent de notre crédulité. Il n'est rien de plus instructif que l'expérience, et c'est pourquoi j'en ai trouvé quelques-unes fort curieuses : par exemple, lire un poème quelconque en modifiant intentionnellement l'ordre de lecture, de sorte qu'elle en devenait absurde, sans qu'aucun de mes auditeurs (fins, cultivés et fervents admirateurs du poète en question) ne s'en aperçoive ; ou analyser en détail un poème plus long et constater avec étonnement que "ses admirateurs" ne l'avaient pas lu en entier. Comment est-ce possible ? Tant admirer quelqu'un et ne pas le lire. Tant aimer la "précision mathématique des mots" et ne pas percevoir une altération fondamentale dans l'ordre de l'expression.
C'est que le cumul des jouissances fictives, d'admirations et de délectations repose sur un accord de mutuelle discrétion. Lorsque quelqu'un déclare que la poésie de Valéry l'enchante, mieux vaut ne pas trop le presser d'indiscrètes questions, car on dévoilerait une vérité tellement sarcastique (sic) et tellement différente de celle que nous avions imaginée que nous en serions gênés. Celui qui abandonne un moment les conventions du jeu artistique bute aussitôt contre un énorme tas de fictions et de falsifications, tel un esprit scolastique qui se serait échappé des principes aristotéliciens.
Je me suis donc retrouvé face au problème suivant : des milliers d'hommes écrivent des vers ; des milliers d'autres leur manifestent une grande admiration ; de grands génies s'expriment en vers ; depuis des temps immémoriaux, le poète et ses vers sont vénérés ; et face à cette montagne de gloire, j'ai la conviction que la messe poétique a lieu dans le vide le plus complet.
Courage, messieurs ! Au lieu de fuir ce fait impressionnant, essayons plutôt d'en chercher les causes, comme si ce n'était qu'une affaire banale.
Pourquoi est-ce que je n'aime pas la poésie pure ? Pour les mêmes raisons que je n'aime pas le sucre "pur". Le sucre est délicieux lorsqu'on le prend dans du café, mais personne ne mangerait une assiette de sucre : ce serait trop. Et en poésie, l'excès fatigue : excès de poésie, excès de mots poétiques, excès de métaphores, excès de noblesse, excès d'épuration et de condensation qui assimilent le vers à un produit chimique.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Lorsqu'un homme s'exprime avec naturel, c'est-à-dire en prose, son langage embrasse une gamme infinie d'éléments qui reflètent sa nature tout entière ; mais il y a des poètes qui cherchent à éliminer graduellement du langage humain tout élément a-poétique, qui veulent chanter au lieu de parler, qui se convertissent en bardes et en jongleurs, sacrifiant exclusivement au chant.
Lorsqu'un tel travail d'épuration et d'élimination se maintient durant des siècles, la synthèse à laquelle il aboutit est si parfaite qu'il ne reste plus que quelques notes et que la monotonie envahit forcément le domaine du meilleur poète. Son style se déshumanise, sa référence n'est plus la sensibilité de l'homme du commun, mais celle d'un autre poète, une sensibilité "professionnelle" - et, entre professionnels, il se crée un langage tout aussi inaccessible que certains dialectes techniques ; et les uns grimpent sur les dos des autres, ils construisent une pyramide dont le sommet se perd dans les cieux, tandis que nous restons à ses pieds quelque peu déconcertés. Mais le plus intéressant est qu'ils se rendent tous esclaves de leur instrument, car ce genre est si rigide, si précis, si sacré, si reconnu, qu'il cesse d'être un mode d'expression ; on pourrait alors définir le poète professionnel comme un être qui ne s'exprime pas parce qu'il exprime des vers.
On a beau dire que l'art est une sorte de clef, que l'art de la poésie consiste à obtenir une infinité de nuances à partir d'un petit nombre d'éléments, de tels arguments ne cachent pas un phénomène essentiel : comme n'importe quelle machine, la machine à faire des vers, au lieu de servir son maître, devient une fin en soi. Réagir contre cet état de choses apparaît plus justifié encore que dans d'autres domaines, parce que nous nous trouvons sur le terrain de l'humanisme "par excellence". Il y a deux formes fondamentales d'humanisme diamétralement opposées : l'une que nous pourrions appeler "religieuse" et qui met l'homme à genoux devant l'œuvre culturelle de l'humanité, et l'autre, laïque, qui tente de récupérer la souveraineté de l'homme face à ses dieux et à ses muses.
On ne peut que s'insurger contre l'abus de l'une ou de l'autre. Une telle réaction serait aujourd'hui pleinement justifiée, car il faut de temps à autre stopper la production culturelle pour voir si ce que nous produisons a encore un lien quelconque avec nous. Ceux qui ont eu l'occasion de lire certains de mes textes sur l'art seront peut-être surpris par mes propos, puisque j'apparais comme un auteur moderne, difficile, complexe et peut-être même parfois ennuyeux. Mais - et que ceci soit clair - je ne dis pas qu'il faut laisser de côté la perfection déjà atteinte, mais que cet aristocratique hermétisme de l'art doit être, d'une façon ou d'une autre, condensé. Plus l'artiste est raffiné, plus il doit tenir compte des hommes qui le sont moins ; plus il est idéaliste, plus il doit être réaliste. Cet équilibre qui repose sur des condensations et des antinomies est à la base de tout bon style, mais nous ne le trouvons ni dans les poèmes ni dans la prose moderne influencée par l'esprit poétique. Des livres comme La Mort de Virgile, de Herman Broch, ou même le célèbre Ulysse, de Joyce, sont impossibles à lire parce que trop "artistiques".
Tout y est parfait, profond, grandiose, élevé, mais ne retient pas notre intérêt parce que leurs auteurs ne les ont pas écrits pour nous, mais pour leur dieu de l'art.
Non contente de former un style hermétique et unilatéral, la poésie pure est un monde hermétique. Ses faiblesses apparaissent d'autant plus crûment que l'on se prend à contempler le monde social des poètes. Les poètes écrivent pour les poètes. Les poètes se couvrent mutuellement d'éloges et se rendent mutuellement hommage. Les poètes saluent leur propre travail et tout ce monde ressemble beaucoup à tous les mondes spécialisés et hermétiques qui divisent la société contemporaine. Pour les joueurs d'échecs, leur jeu est un des sommets de la création humaine, ils ont leurs supérieurs et parlent de Casablanca comme les poètes parlent de Mallarmé et se rendent mutuellement tous les hommages. Mais les échecs sont un jeu et la poésie quelque chose de plus sérieux, et ce qui nous est sympathique chez les joueurs d'échecs est, chez les poètes, signe d'une mesquinerie impardonnable. La première conséquence de l'isolement social des poètes est que dans leur royaume tout est démesuré et que des créateurs médiocres atteignent des dimensions apocalyptiques ou encore que des problèmes mineurs prennent une transcendance qui fait peur. Depuis quelque temps déjà, une polémique sur la question des assonances divise les poètes et on aurait pu croire que le sort du monde dépendrait de savoir si on pouvait faire rimer "belle" et "lettre". Voilà ce qui arrive lorsque l'esprit de syndicat l'emporte sur l'esprit universel.
La seconde conséquence est plus désagréable à dire. Le poète ne sait pas se défendre de ses ennemis. En effet, voilà que l'on retrouve sur le terrain personnel et social la même étroitesse de style que nous avons mentionnée plus haut. Le style n'est qu'une autre attitude spirituelle, devant le monde, mais il y a plusieurs mondes, et celui d'un cordonnier ou d'un militaire a bien peu de points communs avec celui d'un poète. Comme les poètes vivent entre eux et qu'entre eux ils façonnent leur style, évitant tout contact avec des milieux différents, ils sont douloureusement sans défense face à ceux qui ne partagent pas leurs crédos. Quand ils se sentent attaqués, la seule chose qu'ils savent faire est affirmer que la poésie est un don des dieux, s'indigner contre le profane ou se lamenter devant la barbarie de notre temps, ce qui, il est vrai, est assez gratuit. Le poète ne s'adresse qu'à celui qui est pénétré de poésie, c'est-à-dire qu'il ne s'adresse qu'au poète, comme un curé qui infligerait un sermon à un autre curé. Et pourtant, pour notre formation, l'ennemi est bien plus important que l'ami. Ce n'est que face à l'ennemi et à lui seul que nous pouvons vérifier pleinement notre raison d'être et il n'est que lui pour nous montrer nos points faibles et nous marquer du sceau de l'universalité. Pourquoi, alors, les poètes fuient-ils le choc libérateur ? Parce qu'ils n'ont ni les moyens, ni l'attitude, ni le style pour le défier. Et pourquoi n'en ont-ils pas les moyens ? Parce qu'ils se dérobent.
Mais la difficulté personnelle et sociale la plus sérieuse que doit affronter le poète provient de ce que, se considérant comme le prêtre de la poésie, il s'adresse à ses auditeurs du haut de son autel. Or ceux qui l'écoutent ne reconnaissent pas toujours son droit à la supériorité et refusent de l'entendre d'en bas. Plus nombreuses sont les personnes qui mettent en doute la valeur des poèmes et manquent de respect au culte, plus l'attitude du poète est délicate et proche du ridicule. Mais, par ailleurs, le nombre des poètes grandit et, à tous les excès déjà cités, il faut ajouter celui du poète lui-même et celui des vers. Ces données ultra-démocratiques minent l'aristocratique et orgueilleuse conduite du monde des poètes et il n'y a rien de plus engageant que de les voir tous réunis en congrès se prendre pour une foule d'êtres exceptionnels. Un artiste qui se préoccupe réellement de la forme s'efforcerait de sortir de ce cul-de-sac, car ces problèmes apparemment personnels sont étroitement liés à l'art, et la voix du poète ne peut convaincre lorsque de tels contrastes le ridiculisent.
Un artiste créateur et vital n'hésiterait pas à changer radicalement d'attitude. Et, par exemple, à s'adresser d'en bas à son public, tout comme celui qui demande la faveur d'être reconnu et accepté ou celui qui chante, mais sait qu'il ennuie les autres. Il pourrait proclamer tout haut ces antinomies et écrire des vers sans en être satisfait, en souhaitant que l'affrontement rénovateur avec les autres hommes le change et le renouvelle. Mais on ne peut tant exiger de ceux qui consacrent toute leur énergie à "épurer" leurs "rimes". Les poètes continuent à s'accrocher fébrilement à une autorité qu'ils n'ont pas et à s'enivrer de l'illusion du pouvoir. Chimères ! Sur dix poèmes, un au moins chantera le pouvoir du verbe et la haute mission du poète, ce qui prouve que le "verbe" et la "mission" sont en danger... Et les études ou les écrits sur la poésie provoquent en nous une impression bizarre, parce que leur intelligence, leur subtilité, leur finesse, contrastent avec leur ton à la fois naïf et prétentieux. Les poètes n'ont pas encore compris que l'on ne peut parler de la poésie sur un ton poétique et c'est pourquoi leurs revues sont remplies de poétisations sur la poésie et que leurs tours de passe-passe verbaux et stériles nous horrifient. C'est à ces péchés mortels contre le style que les conduisent leur crainte de la réalité et le besoin d'affirmer à tout prix leur prestige.
Il y a un aveuglement volontaire dans ce symbolisme volontaire où tombent, dès qu'il s'agit de leur art, des hommes par ailleurs fort intelligents. Bien des poètes prétendent échapper aux difficultés que nous venons d'exposer, en déclarant qu'ils n'écrivent que pour eux-mêmes, pour leur propre jouissance esthétique, quoique, dans le même temps, ils fassent l'impossible pour publier leurs œuvres. D'autres cherchent le salut dans le marxisme et affirment que le peuple est capable d'assimiler leurs poèmes raffinés et difficiles, produits de siècles de culture. Aujourd'hui, la plupart des poètes croient fermement à la répercussion sociale de leurs vers et nous disent étonnés : "Comment pouvez-vous en douter ?..." Voyez les foules qui accourent à chaque récital de poésie ! À combien d'éditions les recueils de poèmes ont-ils droit ? Que n'a-t-on pas écrit sur la poésie et sur l'admiration dont sont l'objet ceux qui conduisent les peuples sur les chemins de la beauté ? Il ne leur vient pas à l'esprit qu'il est presque impossible de retenir un vers à un récital de poésie (parce qu'il ne suffit pas d'écouter une fois un vers moderne pour le comprendre), que des milliers de livres sont achetés pour n'être jamais lus, que ceux qui écrivent sur la poésie dans des revues sont des poètes et que les peuples admirent leurs poètes parce qu'ils ont besoin de mythes. Si, dans les écoles, les cours de langue nationale tristes et conformistes n'enseignaient pas aux élèves le culte du poète et si ce culte ne survivait pas à cause de l'inertie des adultes, personne, hormis quelques amateurs, ne s'intéresserait à eux. Ils ne veulent pas voir que la prétendue admiration pour leurs vers n'est que le résultat de facteurs tels que la tradition, l'imitation, la religion ou le sport (parce qu'on assiste à un récital de poésie comme on assiste à la messe, sans rien y comprendre, faisant acte de présence, et parce que la course à la gloire des poètes nous intéresse tout autant que les courses de chevaux). Non, le processus compliqué de la réaction des foules se réduit pour eux à : le vers enchante parce qu'il est beau.
Que les poètes me pardonnent. Je ne les attaque pas pour les agacer, et c'est avec joie que je rends hommage aux valeurs personnelles de beaucoup d'entre eux ; cependant, la coupe de leurs péchés est pleine. Il faut ouvrir les fenêtres de cette maison murée et faire prendre l'air à ses habitants. Il faut secouer la gaine rigide, lourde et majestueuse qui les enveloppe. Peu importe que vous acceptiez un jugement qui vous ôte votre raison d'être... Mes paroles vont à la nouvelle génération. Le monde serait dans une situation désespérée s'il ne venait pas dans un nouveau contingent d'êtres humains neufs et sans passé qui ne doivent rien à personne, qu'une carrière, la gloire, des obligations et des responsabilités n'ont pas paralysés, des êtres enfin qui ne soient pas définis par ce qu'ils ont fait et soient donc libres de choisir.
 
Witold Gombrowicz : « Contre les poètes », conférence donnée à Buenos Aires, 1947
Traduction Annie Morvan, 1981

 
 
 
 
 
 
 
 

jeudi 20 novembre 2014

Tremblementaire, mon cher Witold !




   Je vous présente, en tremblant, mais pas de terre, quelque idole de mon enfance : le génial Witold Gombrowicz. L'obsession de la gueule et de la cuculisation, l'immature maturité, la grimace et la distanciation, voilà qui parlera zà mes chers connaisseurs de notre cher Witold. Toujours à grincer des dents et du rictus, le Witold ! Il ricane, il s'irrite, il démolit : les poètes, Dante, Jorge Luis Borges, le musée du Louvre, et cetera et c'est bien drôle ! Ce qui, par dessus tout, agaçait ses détracteurs, c'est qu'il parvenait toujours à légitimer sa mauvaise humeur et son sardonisme par quelque perverse rhétorique ! Il raille tout en feignant de raisonner et d'argumenter, mais avec une telle agilité spirituelle que les philistins, débordés par le verbe sophistiqué, ne peuvent que courber le dos et l'âme. A présent trêve de vaine publicité, ecce Gombro : 
 
 
 Le cancer ne donne pas la pipe.
 
 
 
   Et Hector Biancotti m'a mené au Louvre.
   Cette foule sur les murs, ces tableaux bêtement accrochés l'un près de l'autre. Le hoquet que donne cette accumulation. Une cacophonie. Une foire. Léonard échange des torgnoles avec le Titien. C'est le règne du strabisme car dès qu'on regarde l'un, l'autre vous saute aux yeux de biais... On va de l'un à l'autre, on s'arrête, on examine. La lumière, les formes, les couleurs auxquelles on prenait plaisir un instant plus tôt, dans la rue, s'entrecroisent ici et se brisent en tant de variantes qu'elles vous chatouillent le gosier comme une plume de flamant à la fin d'un banquet de la Rome antique.
   On arrive finalement devant le coin sacré où elle trône, Elle, la Joconde ! Salut, Circé ! Aussi laborieuse que lorsque je l'avais vue jadis, infatigablement occupée à transformer les hommes, sinon en pourceaux, du moins en nigauds ! Cela m'a rappelé l'effroi de Schopenhauer devant l'éternité du mécanisme en vertu duquel je ne sais plus quelles tortues sortent de la mer chaque année, depuis des millénaires, pour déposer leurs œufs sur une certaine île, et sont dévorés chaque année, après leur ponte, par des chiens sauvages. Ainsi chaque jour, depuis cinq siècles, une petite foule se rassemble devant ce tableau pour pouvoir bayer aux corneilles comme une bande de crétins... Clic ! C'était un Américain avec son appareil photographique. Les autres sourient, indulgents, sans comprendre, les bienheureux, que leur docte indulgence n'est pas moins sotte.
   En gros, c'est la sottise qui déferle dans les salles du Louvre. Un des endroits les plus sots du monde. Ces longues salles...
   Quarante mille peintres dans cette ville, tels quarante mille cuisiniers ! Tout cela tripote dans la beauté. La fabrication de celle-ci sur toile grâce à des doigts raffinés leur permet de cultiver en eux à dessein, dirait-on, la laideur ; ils prennent fréquemment l'apparence de monstres dont la beauté réside seulement dans le bout de leurs doigts. On pénètre dans cette peinture comme dans une dépravation de vaste envergure, comme dans une gigantesque mascarade où un créateur artificiel produit artificiellement pour un artificiel consommateur dans un concert de marchands, de snobs, de salons, d'académies, de richesse, de luxe, de critiques, de commentaires, où tant le marché que l'offre et la demande constituent un système abstrait, fondé sur la fiction... Et est-il étonnant que Paris en soit la capitale ?
   Le modèle qui se déshabille pour un peintre répond à la femme qui s'habille chez Fath ou chez Dior. Toutes deux, dans un instant, cesseront d'être nues. La nudité de l'une deviendra le prétexte d'une robe ; la nudité de l'autre se perdra dans un tableau. L'une deviendra "élégance". L'autre, "art".


   Witold Gombrowicz - 1963 Journal Paris-Berlin




 
 
 
 
 
 

samedi 15 novembre 2014

La semaine pâle




   Il était une fois quelque chose. Personne ne s'en rendit compte et cela devint poème. Et cela devint musique, et cela devint divin. Et pour finir, cela prit fin.










vendredi 24 octobre 2014

Le Livre de l'Intranquillité




Elle est retrouvée !
Quoi ?
L'intranquillité !
C'est la mort mêlée à l'éveil...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 22 octobre 2014

Le livre de l'intranquillité




   Un chef d'œuvre du vingtième siècle. Un des géants du vingtième siècle. Il a crevé l'œil de l'humanité ! Qui ? Qui ça ? Personne !











mardi 30 septembre 2014

Quelques pas de Fosse: le pessoal




   Eh bien le voici, le philtre de l'hectodanse, sortant de la touffeur violette de mes chaudrons. Que Saint Bob me pardonne, ce n'est pas toujours aussi gouleyant que je le souhaitais...








jeudi 25 septembre 2014

Quelque pas de Fosse : l'electromorçal




   En chantier pour le film, en choucroute sur le scloud. Parce que tu le vaux bien, toi l'Internaute farfelu, toi la burlesque Ouebeuse. Scoute ça, ne scoute pas, comme ton cœur te le dira. Et na !












mercredi 24 septembre 2014

La huitième fenêtre



 
   Je ferme la porte entre les choses inconnues et les choses à personne, j'ouvre la huitième fenêtre, et voilà que je n'y vois plus goutte : c'est là, mon ami d'Internet, ma copine de la Houebe, que s'expliquent mon mutisme virtuel, ma disparition d'Icelui-Blog, mon trépa-tatras et autres sinistreries... L'odieux Billou frappoit encore et frapperoit toujours, et dans les courants d'air de ses funestes fenêtres, bien d'autres artistes se plégiqueront quelques temps avant de s'adapter à ce Sad WinWorld. Amen. Et merdre quoi !










samedi 13 septembre 2014

Quelques pas de Fosse : l'original !




  
 
 
   Après avoir enchaussé, quelques temps dans les années 50, les mocassins de l'aérien Fred, et les espadrilles du charismatique Gene, Monsieur Fosse se dit que nenni, plus rien à faire dans la Claquette et le Jazz version Papy MGM. Ses collaborations avec les producteurs deviennent de plus en plus personnelles : il dynamite à lui seul le film encore bien Style Vieillot "Kiss me Kate" ! Aujourd'hui, son duo avec la sulfureuse Carol Haney a gardé beaucoup de sa modernité. Peu de temps plus tard, il donne le brillantissime Sweet Charity qui inaugure la pour-de-vrai période Bob Fosse : des scénarios réfléchis et distancés, et des chorégraphies fascinantes qui donnent vie au corps  tout entier, auriculaire inclus ! On est transporté par Fred Astaire, charmé par Gene Kelly, et fasciné par Bob Fosse, comme le Petit Prince devant le Serpent.
 
 
 
 
Le Serpent, mec !
 
 
 
 
   Quinze ans après sa mort survenue en 1987, un spectacle rend hommage à toute la carrière de cet artiste génial. Le nom de ce spectacle ? FOSSE, tout simplement. Je vous recommande cette anthologie ! Je ne prétends pas qu'on retrouve toujours toute la magie des danses originales qu'il a dirigées dans ses films ou ses comédies de Broadway : j'ai parfois été déçu - légèrement - par certaines recréations... Par contre, c'est un spectacle de haute tenue, assuré par des artistes amoureux de cette œuvre, et qui lui rendent un hommage sincère et de qualité, oui Monsieur, oui Madame ! Précipite-toi vers cette pépite sublime et bandante, plus de deux heures de parade amoureuse modelée par Maestro Fosse. Voici un extrait de l'ouverture du spectacle : 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 29 août 2014

La semaine pâle




   Pas très connu, le Benjamin, c'est ça de vouloir gloser sur le déshonneur des copains pas plus poètes que pas poètes. Ou c'est pas ça. Comme il vous plaira, drôles et drôlesses qui me péribloguez. Me voici donc le messager d'un poème plus léger que de coutume, plus souriant aussi peut-être, plus à côté du Dos, et plus mineur du Sol, et plus ou moins que tout compte Fa. Alors ? Finalement ? A quoi bon surréaliser ?






   Sa trajectoire fut pour toujours fidèle à ce vilain pas drôle de Breton, coincée entre 1900 et 1960 pour un instant furtif et sans cheveux. Il s'était libéré en jouant les automates de l'écriture, tordant les bras de la beauté pour en faire des queues de comète autour de son bagou. Et me voici disant La Semaine Pâle dans l'Aquarium de Camille Saint-Saens. N'est-ce pas saint-sensé ?























lundi 25 août 2014

La première dimension




   Quand l'enfance fout le camp, tout ce qui était essentiel fout le camp. Du moins le prétend Antoine de Saint-Petit-Prince. Il ne reste plus que l'ombre des rêves, des désirs, des peurs aussi, des amours aussi. Le génie propre à l'enfance ne se trompait jamais. Les humanoïdes fripés que nous sommes devenus vivons dans le mensonge et la connerie. Ce qu'on appelle l'âge adulte. Et nous renvoyons bien loin tout ce qui devrait nous émouvoir, nous remettre en question, nous sortir de nous-mêmes : parfois tellement loin qu'on appelle ça la quatrième dimension...
  Nan ! C'est la première, en vérité ! La première dimension ! Alors voilà, je propose ici quelques épisodes savoureux, parmi ziceux qui m'avaient trau-trau-traumatisé dans mon enfance. En liens, des épisodes sur YouTube avec l'espoir qu'ils subsistent malgré la hargne de Big Brother. Voici :






La marionnette
 
 


Comment servir l'homme




Peine capitale




Un monde à soi




Etape dans une petite ville









   Bon, en fait, c'est "The Twilight Zone", une série télévisée américaine de science-fiction qui ne cherche nullement à hiérarchiser les dimensions. On doit cette série au génial Rod Serling  qui supervisa, en tout, 138 épisodes de 25 minutes, et 18 épisodes de 50 minutes. Tout ça transita via le réseau CBS entre octobre 1959 et juin 1964. En France, frileusement, on se contenta des 12 premiers épisodes, diffusés à partir du 6 février 1965 sur la première chaîne de l'ORTF.


















jeudi 7 août 2014

Valse jaune




   Les poèmes du recueil "Je voudrais pas crever" ont donné naissance à plusieurs enregistrements magnifiques et géniaux. Pour preuve encore, cette belle interprétation de Marcel Mouloudji, sur une musique de Marguerite Monnot : 




















mercredi 6 août 2014

dimanche 27 juillet 2014

Adieu Rida




   Il s'agit de la dernière bluette associée à l'éternel Jack The Rida. Qu'il repose en paix dans le paradis des chansonniers de la philo. Amen.
















vendredi 18 juillet 2014

Je voudrais pas crever




   Au début des années 1950, le bison n'était plus ravi, l'absurde n'était plus absurde, et les poèmes s'écrivaient, s'existaient, s'exilaient mieux que les âmes. Dix ans plus tard, Noël Arnaud rassemblait ces poèmes dans un recueil magique, émouvant, turbulesquant : Je voudrais pas crever (1962, éditions Jean-Jacques Pauvert). Boris se reposait déjà loin de tout ça. Les 23 poèmes survivaient, et même transvivaient, métavivaient, abracadabravivaient, tellement ils resplendissaient de la lumière et de la vie de leur génial créateur. Ils poursuivent leur route, à travers livres, chansons, films, larmes, sanglots, et rires. Avant de proposer mon interprétation pessoelle, voici quelques références :


Valse jaune (musique de Madeleine Monnod) par Mouloudji

Ils cassent le monde (musique de Jean-Louis Aubert) par Jean-Louis Aubert

Quand j'aurai du vent dans mon crâne (musique de Serge Gainsbourg) par Serge Reggiani

Je voudrais pas crever (musique de Jacques Datin) par Serge Reggiani

Je voudrais pas crever (musique de John Williams) par Denis Jaccard



   Je vous laisse faire vos recherches à toi tout seul pour écouter cette sélection maison... Un de ces jours, peut-être, j'engendrerai quelque article digne de vous sur le bigue borisse, maintenant place à ce joyeux tidiot de dj pessoa :










jeudi 3 juillet 2014

Samba da Bênção




   Saravah ! Saravah Vinicius, saravah Baden ! Oui, je sais, c'est la faux de mes cordes qui tranche un peu cette belle samba. Oui, je sais, cela dissonera bien de chastes oreilles. Et pourtant, malgré les sorties de justesse, malgré les notes salées, j'aime bien cette version : si personne n'est diabolique, c'est que Pessoa est le Diable, ha ha ha !















jeudi 26 juin 2014

L'eufabulin Deston de Jack the Rida





      Oyez chiques doizelles, galants messires : ici je résumerai (presque) toute la matière accumulée par Jack the Rida dans ce drôle de blog. Un ensemble trans-onto-dadaïste, certes, mais par contraste. Le voici, le menu, dans l'ordre de digestion recommandée :


La Naissance !

A la rencontre de Mister Proust

Mieux que détruire : déconstruire !

Mieux que que respirer : fumer !

Mieux que penser : danser !

Jack the Rida au cinéma pour la première fois !

Il faut bien partir un jour...

Adieu !

La recherche du temps perdu : le film !

Le dékonstruktage : le film !

Quelques images parallèles

Invitation à la Danse !

Raggadadieu










En dansant avec Gilles Delaize




       J'ai l'impression que Mister Jack nous a quittés depuis des siècles... enlisé dans mon malheur, je ne voyais plus que l'anéantissement pour m'enssortir. Lorsque soudain... Tout à coup ! En un éclair ! Une vision s'imposa... Je vous transmets, bougres d'internautes, surfeuses de drôlesses, cette vision qui rebâtit la Danse :









dimanche 11 mai 2014

Il en faut peu pour être heureux !




    Après toutes les larmes que j'ai versées sur mon ukulele, pom ! et j'ai enfin compris la vie : pom pom ! Car il en faut peu, pom pom pom, il en faut peu pour être heureux, pom pom pom pom ! Mais trêve d'entéléchies spirituelles, place aux artistes :















mercredi 16 avril 2014

Les envahisseurs




   Si Mister Machiavel écrivait aujourd'hui son "Prince", il l'intitulerait "L'actionnaire principal". Si Mister Machiavel écrivait aujourd'hui "L'actionnaire principal" comme il écrivit "Le Prince", son espérance de vie serait de quelques mois. Le livre serait saisi, et sa famille interdite de vie pour au moins quarante générations, en tout cas c'est ce que m'affirme le Saint Caque Quarante.
   Larry Cohen se doutait qu'il ne bénéficierait pas d'une liberté totale en exposant un "Traité à l'usage du cynique insatiable", ou "Comment infiltrer une humanité inhumaine et la parasiter jusqu'à l’écœurement"... Si le recours à la fable n'est pas de première fraîcheur, Larry s'y distingue par plusieurs idées géniales qui, presque un demi-siècle plus tard, conservent leur impact. 
   Aujourd'hui, tous les actionnaires principaux de la planète ont appris à plier l'auriculaire, et ça, c'est beau. C'est donc la larme à l’œil que j'ai concocté cette œuvrette moitié dada, moitié d'ailleurs. 













 

mardi 1 avril 2014

A la redécouverte du bonheur !




   Au feu mon Epictete, mon Alain et mon Petit Prince de mes deux. J'avais tout faux : je voguais trop loin de la med. Mais cette réclame a pu me remettre dans le droit chemin et zou, me voici plongeant dans un crédit à la consommation, direction Le village du bonheur ! Amis d'antan, adieu : je ferme ce blog et me consacre illico à l'hédonisme le plus forcené. Adieu.











vendredi 28 mars 2014

Burlesque et poétique




   Au hasard de mes promenades, hop, ce petit sketche assez drôle même si peu réaliste. Rêve et poésie et rire aux larmes : je me suis dit, houba ! sur mon blog !...





mercredi 19 mars 2014

Ouaf !




   Dommage que chaque fois que je me trouve un chien, je tiens pas longtemps et je le bouffe pasque sinon, je serai déjà sur la route, libre, affamé, rugissant au badaud que je suis heureux, alors bin oui, dommage. Mon salut fraternel à ces déshérités que je plains autant que je les envie. Le documentaire est couci-couça, brodé superficiel à la mode du bon sou bon audimat, mais les personnages tirent tout ça vers le haut.












samedi 15 février 2014

Fragments d'intranquillité




   Je darde ma conscience intranquille sur la surface lisse des autres et de tout ce qui n'est pas moi. J'enregistre, je digère, je recrée : je me meurs. Mais semblable au mollusque, je laisse ma trace sur un univers au moins aussi coupable que moi.












mardi 11 février 2014

Etre personne ou disparaître ?




   Si je suis né de la cuisse de Pessoa, ce sont les mêmes crachats qui perlent dans les bouches de Liu Bolin comme de Bibi. Cet artiste chinois, Liu Bollin, a choisi d'exprimer son néant par un art suprême du camouflage : j'aime ! L'artiste est né peu de temps après la destruction de son atelier par des autorités peu portées sur l'art et la liberté : ça rapporte peu d'argent, et fiche le bordel dans les défilés d'ouvriers. C'était en 2005 :


    Depuis, Liu Bolin disparait dans la forêt comme dans la ville, dans les supermarchés comme dans les terrains vagues, libre ou entre les mains de la police, démonstration :
















That's all Folks !












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dimanche 19 janvier 2014

Paulo Anarkao




   Voici un lien vers un film (gratuit, oui, GRATUIT ! ) qui décrit un être un peu marginal, avec une personnalité comme ça, du coup hop, je fais le plein de tendresse dans mon karma déglingué :
















mardi 14 janvier 2014

Nuages




    Quelques doigts de jazz, quelques volutes de Django, petite improvisation au piano :