samedi 21 novembre 2015

Virgile est mort, vive Virgile !




   La mort de Virgile détonna dans ma piètre existence comme un big bang d'encre et de fureur. Par la mort de Virgile, je ne parle pas de l'extinction du bucolique poète, mais de l’œuvre monumentale de Hermann Broch. Dès les premiers mots, j'étais happé dans un condensé de sens et de sons méticuleusement pesés, amoureusement pesants. Dès les premiers mots, j'étais magmafié, magnifié, maraboutifié ! Dès les premiers mots, j'étais catapulté vers la fin des fins, orgasme eschatologique, rien que ça, ouais msieur, ouais mdame. Et pourtant ! De quoi que ça parle ? D'un poète célèbre dans tout l'empire romain, qui se meurt, et qui veut faire brûler son œuvre dans un accès de coquetterie philosophique, dans un excès d'humilité qui n'a plus rien de humble. C'est le compte rendu des dernières heures de Virgile que Hermann distille, pensée par pensée, sentiment par sentiment. Bref, pas du tout le genre de prose qu'on sécrète pour fabriquer du best-seller. Bon, une petite photo pour présenter l'auteur :



 C'est l'histoire d'un mec, il meurt.



   Hermann Broch est né en Autriche à la fin du 19ème siècle. C'est un de ces nombreux intellectuels de l'empire austro-hongrois. Mais avant l'âge de 45 ans, il se consacre surtout à l'affaire paternelle, n'écrivant que peu (quelques essais qu'il fait paraître dans des revues). Ingénieur de formation, il quitte la direction de l'usine familiale dans sa jeune quarantaine pour suivre des études de mathématiques et de philosophie. Son premier roman (paru en 1931, à ses 45 ans si vous suivez), Les Somnambules, est d'emblée un chef d’œuvre de la littérature de langue allemande. Avant de citer quelque phrase de La Mort de Virgile (1945), voici quelque photo devant la machine à créer.


 C'est l'histoire d'un mec, il est mort.


   
    J'incipite le monolithe génial de Broch : " Bleu d'acier et légères, agitées par un imperceptible vent debout, les vagues de l'Adriatique avaient déferlé à la rencontre de l'escadre impériale lorsque celle-ci, ayant à sa gauche les collines aplaties de la côte de Calabre qui se rapprochaient peu à peu, cinglait vers le port de Brundisium, et maintenant que la solitude ensoleillée et pourtant si funèbre de la mer faisait place à la joie pacifique de l'activité humaine, maintenant que les flots doucement transfigurés par l'approche de la présence et de la demeure humaine la peuplaient de nombreux bateaux, - de ceux qui faisaient route également vers le port et de ceux qui venaient d'appareiller, - maintenant que les barques de pêche aux voiles brunes venaient de quitter, pour leur expédition nocturne, les petites jetées des nombreux villages et hameaux étendus le long des blanches plages, la mer était devenue presque aussi lisse qu'un miroir. " Une qualité morale d'un tel début, c'est l'honnêteté du contrat établi avec le lecteur : si tu n'apprécies pas ce début, lâche le livre, anthropomorphe ! Si tu apprécies, accroche-toi lapin, ça ne fait que commencer !









dimanche 8 novembre 2015

Avé Gainsbourg !




   Avé Gainsbourg ! Ceux qui vont en baver pour toi te saluent. Après Greco, après Nougaro, après Galliano, après tous ces avatars du même joyau, fallait bien que Personne s'en mêle et s'égare au dessus du piano... Voilà ce que ça donna, Madame, Monsieur, et nul n'y pourra rien changer.


















jeudi 5 novembre 2015

Ecce Tomato




   Clique à tes risques et délires ! Légumes et politique sont les mamelles de l'existence humaine. Le tout avec un doigt de grivoiserie au fond du conduit le plus cérébral.