Un joyau se tapit derrière cette couverture !
Hésseffe ? Bizneffe ? Lire de la science-fiction ? Cela peut rapidement dérouter, voire agacer, ne serait-ce que par cette science frelatée que de nombreux auteurs emploient pour napper leur histoires plus ou moins divertissantes. Einstein le remarquait déjà : leur culture scientifique est toute relative. On ne peut les blâmer vu la vitesse à laquelle les découvertes s'enchaînent... et s'accumulent dans une immensité qu'aujourd'hui plus aucun scientifique n'est capable d'assimiler dans sa totalité. Comment nos humbles écrivains pourraient-ils se tenir au courant, ne serait-ce que superficiellement, de toutes les dernières avancées de la Science et, en même temps, produire le travail nécessaire à l'écriture de leurs romans ?
Cache-cache sur la lune ?Non : bal masqué sur Andromède !
Mais sapristi, le Temps : n'importe quelle fable de hésseffe conçoit le temps à peu près comme Newton le concevait, lui et tous les pontes de son époque. En héseffe, le temps coule de manière uniforme dans tout l'univers, et il existe même une horloge universelle, le temps de référence : le temps de notre bonne vieille pourriture de Terre ! Oui Msieurs-dames ! Et qu'on te chronologise tout en jours standards terrestres, et qu'on te chronomètre tout en heures standardisées de notre bonne vieille Terre crevée... Pourtant ça fait donc pas un demi-siècle qu'Einstein a mourru ? C'est donc si difficile de comprendre que le temps d'un événement ne se déroule pas identiquement en tout point de l'univers ? C'est-à-dire, pour bien me faire comprendre, que le sprint d'un alien sur galopinèse VI se déroulera en "autant de temps" que trois générations de maçons mettront à construire une cathédrale sur la Terre, bin voilà, et tant pis pour quiqui n'a rien compris. La science-fiction, ce n'est pas de la fiction scientifique, voilà tout. Alors qu'est-ce que la hésseffe, sinon du bon gros conte de fées ? Simplement, le décor n'est plus le chateau de cristal, les carrosses dorés, les bottes de sept lieues, et les crinolines des magiciennes. Le décor, c'est une mosaïque de vaisseaux spatiaux, de boucliers corporels nucléaires, d'ascenseur à téléportation et de robots à dix verges au service de la Présidente...
Un conte de fées ? Non, de la science-fiction !
Et c'est-y pas tout ! L'histoire se déroule toujours dans un univers qui a les dimensions de la terre ! Vous me direz que, mais, ya des milliers de planètes dans l'histoire... Des planètes ? Elles se décrivent toujours en quelques phrases plus élémentaires que pour décrire un pays ! D'ailleurs dans de nombreux bouqins de hésseffe, on demande toujours : "Quelle heure est-il sur ta planète ? Le soleil s'est-il levé sur ta planète ? " N'est ce pas idiot ? Ce sont des planètes plates qui tournent sur elles-mêmes ? Et vu les descriptions de ces planètes en hésseffe, on s'étonne : sur leur surface théoriquement gigantesque, on ne trouve qu'un seul type de paysage, une seule culture, une seule langue, un seul peuple, un seul gouvernement ! Ces planètes sont plus simplistes qu'un petit département, voire qu'un canton ! Mais cessons là la liste des aberrations de la hésseffe.
Cessons là ? J'ai encore quelques résidus entre les dents, je crache et c'est fini, promis, juré : c'est juste pour légender l'image jolie qui suit, en répétant ce qui précède ce qui précède. La hésseffe, en général, c'est plutôt conte de fées dans un combo-décor : un patchwork d'éléments vaguement réalistes mais furieusement technologiques.
Un patchwork ? Non, de la science, Môssieur !
J'ai l'air de rager ? Parce que je rage pas ! Le conte de fées sur fond techno-bourrin, ça me va ! Et dans ce genre, je viens d'être émerveillé par ce très beau livre : Des milliards de tapis de cheveux. L'auteur m'a envouté par ses dons de poète, de conteur et de créateur. Qui ? Andreas Eschbach. Et sachant qu'il s'agit de son premier roman, je suis aussi impressionné par la maîtrise du bonhomme ! Alors qu'on y retrouve pas mal de pêchés mignons propres aux romanciers de hésseffe, je m'en fous : ce conte de fées est très réussi. A l'année prochaine, mes ouailles !
T'as la classe, Andreas !
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Qu'enfin quelqu'un me quelque parte :